OBOCK
En
rentrant à Obock, Soleillet rédigea un rapport
pour mettre en vue les observations qu'il avait
recueillies sur son voyage au Choa, afin d'attirer
l'attention du gouvernement sur la concession
française.Il signala aux autorités quel secours
précieux la France pourrait trouver en celui qui
serait un jour Négus, si elle voulait étendre
le champ de son activité sur le littoral; elle
trouverait en lui un allié, déjà bien disposé
envers elle et promettant de devenir, un jour,
le souverain le plus puissant que l'Abyssinie
ait jamais connu. Mais le gouvernement et le public
français ne se soucièrent pas davantage du rapport
de Soleillet qu'ils ne s'étaient déjà souciés
d'un article écrit par Simonin, paru le 4 avril
1882 dans La France.
La
Grande-Bretagne, cependant, ne manqua pas de voir
l'intérêt de cet article et Lord Lyons, ambassadeur
anglais à Paris, le crut suffisamment important
pour en envoyer une copie au Foreign Office. "
Ce qui rend notre occupation définitive à Obock
nécessaire et vitale ", écrivait Simonin,
" c'est l'établissement que les Anglais ont
fondé, il y a déjà longtemps, à Aden et l'établissement
plus récent des Italiens à Assab dont ils prirent
possession en 1879.
"
Il y a sur divers points de la côte africaine
d'importants marchés, entre autres ceux de Tadjourah,
de Zeylah et de Berberah, où des foires annuelles
ont lieu qui attirent les marchands de l'Abyssinie,
du Choa, du Soudan et du centre de l'Afrique.
Des négociants arrivent même du Zanzibar et de
toutes les parties de l'Arabie.
